Au commencement de l’article, disons-le d’emblée, l’orthographe « date butoire » (avec un « e ») est incorrecte. En effet, « butoir » est nom masculin et non pas un adjectif. Il s’accorde en nombre, mais il ne s’accorde pas en genre. Il ne peut donc en aucun cas s’accorder avec le mot féminin « date » apposé à lui.

La signification d’origine du mot butoir est un obstacle placé à l’extrémité des voies ferrées pour arrêter le wagon ou la locomotive pour ne pas dépasser cette limite. C’est alors un dispositif pour marquer une distance extrême au-delà de laquelle le véhicule ne doit plus rouler.

L’image a ainsi été transposée à la limite de temps au-delà de laquelle une action n’est plus valable, au-delà de laquelle le délai ne court plus.

L’expression « date butoir » a été introduite dans le jargon du milieu professionnel pour signifier une date qu’il ne faut pas dépasser, en d’autres termes, une date limite. C’est le milieu de la finance qui l’utilise en relation avec un type de crédit qu’il faut rembourser à une date donnée au plus tard.

Il a été convenu que la date butoir pour le paiement de la dette sera le 24 du mois.

Il lui est impossible de finaliser les documents à la date butoir du projet fixée en fin de semaine.

« La date butoir », une date limite

À l’image du dispositif qui marque la fin d’un parcours d’un véhicule, la « date butoir » est ainsi un point extrême qu’il ne faut pas dépasser sous peine de désorganiser toute une suite d’actions. C’est-à-dire une chronologie déjà établie. On établit cette date butoir pour que des actions dépendantes puissent être menées en respect à un timing donné.

Il n’est pas étonnant que le mot ait une signification particulière dans un accord entre parties contractantes. Le contrat stipule bien alors que la « date butoir » est celle qu’on ne doit dépasser à aucun prix.

Le chef d’équipe a bien spécifié que, passé la date butoir, plus personne ne peut accéder au chantier.

La date butoir pour remettre à l’entreprise les ordinateurs détournés par le magasinier expire demain.

L’action convenue peut se faire à tout moment avant l’échéance de la date fixée. La « date butoir » est la toute dernière date acceptée pour la réalisation de l’action convenue.

La locution « date butoir » a pris le pas sur l’expression « dernier délai ». L’intérêt est de bien insister sur le caractère ultime de la date. Toutes les parties contractantes sont alors au courant du caractère obligatoire de cette limite dans le temps qu’on s’impose.

La date butoir annonce ainsi la fin d’un délai. Si l’engagement n’est pas honoré au jour de la date convenue, la validité de cet engagement prend fin. Cela implique des conséquences.

Quiz : Comment faut-il employer « date butoir » ?