Dans le langage de tous les jours, la locution est fréquemment employée. Le débit de la parole se fait sans hésitation, car le son traduit bien l’intention du locuteur.

Tu vas avoir affaire à moi si tu continues à saboter toutes les actions que j’entreprends.

J’ai à faire ce soir et je ne pourrai pas être des vôtres pour le pot de fin de journée.

Il a affaire à plus malin que lui. La partie ne sera pas de tout repos pour le champion en titre.

Ce n’est pas évident quand on a à faire un tel choix pour la réalisation d’un projet

À l’écrit, il faut se poser certaines questions pour orthographier correctement la locution idoine. Si la suite à donner à l’expression est quelque chose qu’il y a lieu de faire, alors c’est le verbe « faire » (dans le sens de réaliser) qu’il faut écrire.

Si la locution a pour conclusion une confrontation entre les interlocuteurs ou les personnes impliquées dans l’idée énoncée, alors c’est le nom « affaire » qu’il faut écrire.

On écrit « avoir à faire » quand il est question de réaliser quelque chose

L’astuce est de remplacer la locution par « avoir à refaire » ou « avoir à réaliser » quelque chose. Si le sens reste le même, alors l’expression s’écrit « avoir à faire ». Il en va de même si l’idée est qu’il faut s’acquitter d’une obligation.

Exemples :

Tu n’avais pas à faire tout ce chemin pour si peu de résultat.

Nous allons avoir à faire approuver ce projet par les instances supérieures pour pouvoir l’implémenter.

Est-il indispensable qu’on ait à faire tout ce travail pour un client aussi ingrat ?

Ne m’en veuillez pas, j’ai beaucoup à faire chez moi aussi ne serai-je pas disponible.

Une autre astuce est d’inverser l’ordre de la phrase. Si son sens reste le même, on a affaire au verbe « faire » :

J’ai à faire le bilan, le rapport et l’envoi des dossiers / j’ai le bilan, le rapport et l’envoi des dossiers à faire.

Il a des centaines de signatures à faire avant de quitter son bureau / Il a à faire des centaines de signatures avant de quitter son bureau.

« Avoir affaire » implique une rencontre ou une confrontation

Ici, l’astuce consiste à substituer la locution par « être en rapport avec » pour savoir si l’emploi de « affaire » est correct.

Exemples :

On aura affaire à la police si jamais on s’avise de faire ça.

À ce poste, vous aurez affaire à toutes les catégories de gens.

J’aime bien avoir affaire à des personnes respectueuses des convenances.

Il a dû fermer son caquet, car il a eu affaire à un connaisseur.

Dans un sens général, la locution « avoir affaire à » suggère toujours une idée de menace dans un contexte de confrontation.

Le mot « affaire » dans d’autres significations

Si le mot « affaire » est employé au pluriel, donc avec un « s », la signification est alors « activités économiques, financières ou commerciales », entre autres. Ainsi quand on écrit « Faire des affaires », cela signifie « faire une activité commerciale, exercer des activités lucratives ».

Cet entrepreneur a l’habitude de faire affaire avec les familles d’artisans.

Cela fait des décennies que cette société fait des affaires dans cette ville.

Les affaires et le sentiment sont deux notions différentes.

Petit exercice pour nous permettre de bien intégrer les nuances :