À venir ou avenir ; on rencontre souvent ces deux homophones dans la langue de tous les jours. Les deux orthographes sont correctes. Si les deux locutions décrivent quelque chose qui doit se passer dans le futur, il y a pourtant des nuances qui distinguent leur emploi.

• À l’avenir, je voudrais que vous vous absteniez de faire ces remarques désobligeantes.
• Vos remarques désobligeantes pourraient nuire à nos relations à venir.
• L’avenir sourit à ceux qui savent le préparer.
• Pour les inscriptions à venir, veuillez vous adresser au secrétariat.
• Le pauvre a peu d’opportunités pour penser à son avenir.

Comment comprendre l’avenir

« L’avenir » est le futur, c’est ce qui arrivera. On peut expliquer le mot par ses synonymes qui sont lendemain, destin, postérité ou sort.

Selon l’angle sous lequel on le voit et surtout en fonction du background et les conditions du moment, l’avenir peut être radieux pour une personne alors qu’il peut être sombre pour une autre. L’avenir peut, en effet, être – et c’est la majorité des cas – la continuation du passé mise à part certaines circonstances qui pourraient orienter la destinée.

D’une manière générale, les actions présentes préparent l’avenir en bien ou en mal. Si les parents envoient les enfants à l’école, c’est pour préparer l’avenir de ceux-ci. Si l’État fait des investissements dans les infrastructures ou autres, c’est pour l’avenir du pays.

Ainsi, l’avenir est cette inconnue dans l’équation de la vie. L’homme pose donc que l’avenir est une suite logique de ce qu’il entreprend aujourd’hui. Il est confiant que le résultat qui apparaîtra dans le futur s’explique par les actions menées dans le présent.

La vie montre sans équivoque que plus on avance en âge, moins la force est disponible. Aussi, devrait-il être instinctif pour la personne dans la force de l’âge de préparer les vieux jours. Il est vrai qu’il y a certaines personnes qui sont adeptes du principe du carpe diem.

Pour cette catégorie de personnes, seul le présent compte, l’avenir en tant qu’inconnu se doit d’être vécu en son temps, qu’il n’y a pas à s’en faire outre mesure. André Chamson, dans son ouvrage « On ne voit pas les cœurs » illustre bien cette pensée en écrivant : « Il ne faut jamais faire confiance à l’avenir. Il ne le mérite pas ».

Sans entrer dans les sujets philosophiques de la dialectique, on doit reconnaitre que l’avenir est forcément différent du présent. L’adage qui dit qu’on ne se baigne jamais dans la même eau reste vrai. Cette différence n’est pas seulement matérielle, elle est aussi morale et spirituelle. Les valeurs évoluent du fait notamment du progrès de l’information. Les religions – grandes ou petites – ont subi certaines transformations qui mettent à mal leur avenir.

Vidéo explicative

Voici une vidéo explicative de la différence entre « avenir » ou « à venir ». Cette vidéo a été réalisée par Projet Voltaire.

L’emploi de la locution « à venir »

• Les projets à venir doivent tenir compte de ce paramètre.

La différence réside au fait que l’avenir est un substantif qui peut être sujet ou complément.

• L’avenir de cette équipe est tout tracé avec les nouvelles dispositions que les dirigeants ont prises.

À venir est le verbe à l’infinitif introduit par la préposition « à ». Cette locution introduit une action future ou des circonstances encore à l’état de projet.

• Les circonstances à venir nous diront laquelle des deux parties a raison.
• Les interventions à venir devront éviter de mentionner cet incident.

Il faudra donc veiller à écrire la locution en deux mots « à venir » à la différence de « avenir » qui s’écrit en un seul mot.

• La politique à venir du gouvernement portera surtout sur la protection des acquis.

Un indice supplémentaire est de remplacer « avenir » par « devenir ». Si la phrase reste correcte, alors vous avez affaire au mot unique.

• Le devenir d’une société dépend du dynamisme dont font preuve ses membres. Comprendre ici que l’avenir de la société repose sur le travail de la communauté qui la compose.

Expressions courantes où on retrouve « avenir »

Le mot « avenir » se retrouve dans diverses expressions que le langage courant emploie pour donner une signification particulière.

La côte septentrionale du pays est une région d’avenir. Cela veut dire que c’est une région qui va plus tard s’imposer par sa valeur et son développement. C’est là que l’on trouve les meilleures opportunités pour l’économie du pays.

Les emplois d’avenir ne sont plus les activités classiques qui ont fait la prospérité des travailleurs des décennies précédentes. Par cette phrase, on veut dire que de nouveaux emplois voient le jour et qui sont mieux adaptés aux besoins de la société désormais. Ce sont, par exemple, le travail dans les associations d’utilité sociale, la collectivité locale, l’environnement, etc.

Outre les expressions des phrases de tous les jours, certaines citations des écrivains célèbres aussi ont laissé leur marque :

• « J’ai réinventé le passé pour voir la beauté de l’avenir » écrivait Louis Aragon dans son livre « Le Fou d’Elsa ».
• Georges Bernanos, quant à lui, écrivait dans son ouvrage « La Liberté, pour quoi faire ? » : « On ne subit pas l’avenir, on le fait ».
• Paul Eluard affirme pour sa part : « Le passé est un œuf cassé, l’avenir est un œuf couvé ».
• Tchéckhov, dans son livre « Le Conseiller privé » émet un conseil : « Que Dieu vous garde de sacrifier le présent à l’avenir ! »

Terminons par cette citation laconique de Paul Valéry : « Nous entrons dans l’avenir à reculons ».

Exercice d’application

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