Tout d’abord, des fois, une lettre censée amadouer le lecteur à qui elle est destinée obtient exactement l’effet inverse de ce que le rédacteur a escompté. Il suffit d’un « s », dont l’absence à la fin du mot « serai » lui saute aux yeux et l’opinion du recruteur est faite. La tournure qui devait refléter une assertion prudente devient une assurance trop déplacée mise au passif du candidat.

Aussi, quand faut-il écrire « je serais » et quand faut-il employer « je serai » ? Il faut pour cela connaître la conjugaison du verbe être au futur simple et au conditionnel présent sur les doigts pour bien s’en tirer dans la locution à formuler.

Quand employer « je serais » ?

Au conditionnel présent et à la première personne du singulier, le verbe être donne « je serais ». Plusieurs valeurs du verbe peuvent être considérées :

Si je devais choisir entre une voiture de luxe et une maison, je serais bien bête de prendre la voiture.

Il est vrai que si tu réussissais ton examen, je serais le premier à te féliciter.

Dans les deux exemples, je pose bien la condition que mon état découle de la complétion de l’idée énoncée dans la proposition principale. Si la condition de la première proposition n’est pas réalisée, je ne serai pas tenu d’avoir cette attitude que je décris.

Toutefois, la réalisation de l’idée énoncée dans la première partie de la phrase est hypothétique, mon action énoncée dans la deuxième partie de la phrase peut ne jamais se produire. Elle est conditionnée par le déclencheur qui est l’action ou l’état exprimé par le verbe de la proposition principale. C’est pour cela qu’on utilise alors le conditionnel.

Finalement, je serais particulièrement honoré de votre présence à la fête que j’organise.

En premier lieu, je serais ravi de vous rencontrer pour dissiper ce malentendu.

Je serais soulagé si vous pouviez faire moins de bruit.

Ces exemples reflètent une insistance polie à l’intention de son interlocuteur. Celui-ci est sollicité et prié de façon courtoise à accepter la demande. L’incertitude reste le trait dominant dans ce genre de situation.

Quand l’éventualité plane ou quand vous exprimez un souhait, l’emploi du conditionnel est de mise.

Quand employer « je serai » ?

Au futur simple et à la première personne du singulier, le verbe être donne « je serai ». L’emploi du futur marque une certitude.

Pour commencer, je serai présent qu’il pleuve ou qu’il vente.

Je serai à l’heure au rendez-vous que vous me fixez.

Avant tout, je ne serai pas votre homme dans ce genre d’embrouille.

L’emploi du futur écarte l’idée d’hypothèse ou de souhait. L’idée est exprimée avec engagement quoiqu’on sache que l’action n’a pas encore eu lieu. On affirme alors que ce sera ainsi et pas autrement. La promesse est faite pour réaliser l’engagement énoncé dans la conjugaison du verbe au futur.

Il ne s’agit plus de dépendre de la réalisation d’un fait, mais bien de l’affirmation que ce sera une réalité quand viendra l’échéance fixée dans la phrase. L’action planifiée dans l’avenir se fera sans être conditionnée par une quelconque contrainte.

Je serai à côté de toi pour t’abriter sous mon parapluie quand le temps se gâtera.

Cela dit, je serai dans le train quand l’horloge sonnera.

« Je serais » ou « je serai » ne devrait plus avoir de secret pour vous. Retenez toujours que si le conditionnel est le temps de l’éventualité, le futur simple est celui de l’affirmation.

Ce petit exercice est pour vous permettre de vérifier l’emploi correct de « je serais » ou « je serai ».