Étant du troisième groupe au même titre que les verbes mettre, transmettre, omettre ou commettre, la première et la deuxième personne du singulier impliquent que la conjugaison se termine par un « s. » Ainsi, on aura :

Je mets le couvert.

Tu transmets le message aux autres.

J’omets de lui dire la vraie raison de ma venue.

Tu commets un crime en faisant cela.

En vertu de cette règle, il n’y a alors qu’une seule orthographe correcte pour écrire « je me permets ».

Une formule de politesse

L’expression « je me permets » est généralement employée pour atténuer la formule jugée trop crue d’une information ou d’une demande adressée à une personne dont on espère la sollicitude.

Ainsi, on ne veut pas paraître péremptoire envers cette personne. On veut éviter de paraître en savoir plus que cette personne.

Exemples :

Je me permets d’attirer votre attention sur la dangerosité de ce gadget.

Je me permets de vous informer que les réservations sont closes.

La photo que je me permets de vous montrer a été saisie au domicile du prévenu.

Les exemples suivants montrent, quant à eux, une situation où je prends (ou j’ai pris) la liberté de faire quelque chose sans demander la permission sans pour autant, me sentir fautif.

Je me permets d’ouvrir la fenêtre pour aérer cette salle où on étouffe. On emploie plutôt le passé composé pour signifier que le fait est accompli, que l’aval soit acquis ou non : je me suis permis d’ouvrir la fenêtre pour aérer cette salle où on étouffe.

Je me permets de changer la bougie à l’origine de la panne. Plus courant : je me suis permis de changer la bougie à l’origine de la panne.

Je me permets de libérer le personnel étant donné l’heure tardive.

Une formule pour signifier la liberté qu’on se donne

La formule « je me permets » est également employée dans des situations où je pense faire des folies, mais ce n’est pas bien grave et j’y trouve du plaisir.

Exemples :

Je me permets (ou je me suis permis) cette nouvelle paire de chaussures, car j’en avais depuis longtemps envie !

Ainsi, je me permets cette critique étant votre supérieur hiérarchique.

Je me permets d’y goûter le premier puisque c’est moi qui l’ai cuisiné.

Il y a sans doute une petite restriction, mais je passe outre sans me sentir aucunement fautif :

La paire de chaussures n’est pas vraiment dans mes moyens. Il y aura certainement des conséquences après l’achat des chaussures, mais je les minimise.

Il peut arriver que ma critique soit mal interprétée. Pourtant, elle doit être faite et mon statut me place dans la position où je peux l’énoncer.

Je m’accorde le droit de toucher le premier au plat, car c’est moi qui me suis démené à la cuisine même si le mets est à servir à tout le monde.

Une formule pour donner la permission (ou non) à quelqu’un

Permettre à quelqu’un de faire quelque chose, c’est lui donner l’autorisation de faire ladite chose. Il faut juste retenir que la terminaison « s » est toujours de mise quel que soit le pronom personnel qu’on utilise après « je » ou « tu » et avant le verbe permettre.

Je te permets de toucher à mon autoradio, néanmoins seulement quand je suis dans la voiture.

Donc, je ne te permets pas de me tutoyer.

Je ne vous permets pas de parler ainsi de mon pays.

Exercice de fixation :