« Après que » suivi d’un verbe au subjonctif ou à l’indicatif ?

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Si la construction « après que + indicatif » est tout à fait correcte, il n’en reste pas moins que le mode subjonctif est le plus communément employé. Quoiqu’il semble mal aisé d’utiliser l’indicatif après la conjonction « que » qui introduit la plupart du temps le subjonctif, la tournure respecte les règles.

Ainsi, dans les deux exemples par lesquels nous avons introduit notre étude, l’indicatif est le plus approprié. On dira : « Après qu’il a fini ses devoirs, il va se coucher » ; même si, avec la locution « avant que, » le subjonctif est incontournable. On aura alors : « Avant qu’il n’aille se coucher, il finit ses devoirs. »

À travers ces deux exemples, on retient alors que l’éventualité d’aller se coucher est conditionnée par les devoirs faits, d’où l’utilisation du subjonctif. L’emploi de l’indicatif, quant à lui, après la locution « après que » est l’affirmation que les devoirs sont faits et il va se coucher.

 

« Après que » suivi d’un verbe l’indicatif à privilégier

Après que l’enseignant a fermé la porte, plus aucun élève ne peut entrer. Pour rester dans le langage correct, il faut retenir que les conjonctions de temps tels que « aussitôt que, dès que, depuis que… » à l’instar de « après que » sont suivis de l’indicatif parce qu’il y a une idée de faits déjà accomplis et déjà passés.

On peut continuer les exemples avec :

Après qu’il eut feinté deux ou trois adversaires, il marqua le but.

Les doses des vaccins ont été livrées après que les tests ont été concluants.

On peut terminer avec des conjugaisons du futur avec : « Je pourrai rentrer après que la pluie aura cessé. »

 

L’indicatif avec « Après que » en perte de vitesse

Le locuteur déjà très habitué au langage de tous les jours. Il se plie difficilement aux règles de concordance de temps pour signifier le repère chronologique. Il faut en effet employer le passé composé dans la proposition subordonnée si la proposition principale est au présent, l’imparfait suivi du plus-que-parfait, le passé antérieur après le passé simple et ainsi de suite.

Pour couper court à toutes ces exigences du langage, l’usage a aujourd’hui tendance à substituer ces impératifs grammaticaux par la tournure de l’infinitif beaucoup plus rapide et de loin la moins lourde. On dira ainsi : « Il fit la vaisselle après avoir mangé. »

 

« Après que » et les guerres d’école

Des écrivains – et non des moindres – ont employé dans leurs ouvrages des expressions utilisant « après que » suivi du subjonctif au grand dam des puristes. Cela dit, l’usage a, semble-t-il, donné raison à ces auteurs même si certains grands noms de la langue française – à l’instar de Cellard, Péchoin et d’autres – « s’efforcent sans illusion de maintenir l’indicatif. »

L’usage du passé simple et du passé composé – ainsi que d’autres temps de la conjugaison – est aujourd’hui tombé en désuétude dans le langage courant. Les grammairiens insistent pour le respect de ces temps de verbe. Ils semblent pousser les locuteurs vers des tournures de phrases guindées, voire ringardes.

 

« Après que » + le subjonctif

La tendance est aujourd’hui très forte pour employer le subjonctif après « après que ». Comme le souligne un certain nombre de grammairiens, la « faute » est désormais omniprésente dans le langage de tous les jours. De fait, d’inacceptable, le subjonctif après « après que » est maintenant largement toléré.

Daniel Leeman-Bouix s’appuie sur des arguments syntaxiques pour justifier l’emploi du subjonctif. Après les conjonctions « dès ou pendant » l’indicatif est naturellement employé :

Exemples :

Dès que la cloche a sonné – pendant que la cuve se remplit

Parallèlement, « après que » et « avant que » sont naturellement dans le même ordre d’idée. Le subjonctif est ici instinctif. Marc Wilmet, quant à lui, trouve que l’emploi du subjonctif amène la langue vers la simplicité.

 

Que faut-il en conclure ?

L’emploi du subjonctif ne répond pas à toutes les exigences de la correction. Cependant, il est amené à cohabiter avec l’indicatif. Dans la pratique, il est même plus usité que l’indicatif. On peut difficilement le taxer d’incorrection quand l’évolution de la langue l’a couramment adopté dans le sujet qui nous intéresse.

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Si la construction « après que + indicatif » est tout à fait correcte, il n’en reste pas moins que le mode subjonctif est le plus communément employé. Quoiqu’il semble mal aisé d’utiliser l’indicatif après la conjonction « que » qui introduit la plupart du temps le subjonctif, la tournure respecte les règles. Ainsi, dans les deux exemples par lesquels nous avons introduit notre étude, l’indicatif est le plus approprié. On dira : « Après qu’il a fini ses devoirs, il va se coucher » ; même si, avec la locution « avant que, » le subjonctif est incontournable. On aura alors : « Avant qu’il n’aille se coucher, il finit ses devoirs. » À travers ces deux exemples, on retient alors que l’éventualité d’aller se coucher est conditionnée par les devoirs faits, d’où l’utilisation du subjonctif. L’emploi de l’indicatif, quant à lui, après la locution « après que » est l’affirmation que les devoirs sont faits et il va se coucher.  

« Après que » suivi d’un verbe l’indicatif à privilégier

Après que l’enseignant a fermé la porte, plus aucun élève ne peut entrer. Pour rester dans le langage correct, il faut retenir que les conjonctions de temps tels que « aussitôt que, dès que, depuis que… » à l’instar de « après que » sont suivis de l’indicatif parce qu’il y a une idée de faits déjà accomplis et déjà passés. On peut continuer les exemples avec :
Après qu’il eut feinté deux ou trois adversaires, il marqua le but. Les doses des vaccins ont été livrées après que les tests ont été concluants.
On peut terminer avec des conjugaisons du futur avec : « Je pourrai rentrer après que la pluie aura cessé. »  

L’indicatif avec « Après que » en perte de vitesse

Le locuteur déjà très habitué au langage de tous les jours. Il se plie difficilement aux règles de concordance de temps pour signifier le repère chronologique. Il faut en effet employer le passé composé dans la proposition subordonnée si la proposition principale est au présent, l’imparfait suivi du plus-que-parfait, le passé antérieur après le passé simple et ainsi de suite. Pour couper court à toutes ces exigences du langage, l’usage a aujourd’hui tendance à substituer ces impératifs grammaticaux par la tournure de l’infinitif beaucoup plus rapide et de loin la moins lourde. On dira ainsi : « Il fit la vaisselle après avoir mangé. »  

« Après que » et les guerres d’école

Des écrivains – et non des moindres – ont employé dans leurs ouvrages des expressions utilisant « après que » suivi du subjonctif au grand dam des puristes. Cela dit, l’usage a, semble-t-il, donné raison à ces auteurs même si certains grands noms de la langue française – à l’instar de Cellard, Péchoin et d’autres – « s’efforcent sans illusion de maintenir l’indicatif. » L’usage du passé simple et du passé composé – ainsi que d’autres temps de la conjugaison – est aujourd’hui tombé en désuétude dans le langage courant. Les grammairiens insistent pour le respect de ces temps de verbe. Ils semblent pousser les locuteurs vers des tournures de phrases guindées, voire ringardes.  

« Après que » + le subjonctif

La tendance est aujourd’hui très forte pour employer le subjonctif après « après que ». Comme le souligne un certain nombre de grammairiens, la « faute » est désormais omniprésente dans le langage de tous les jours. De fait, d’inacceptable, le subjonctif après « après que » est maintenant largement toléré. Daniel Leeman-Bouix s’appuie sur des arguments syntaxiques pour justifier l’emploi du subjonctif. Après les conjonctions « dès ou pendant » l’indicatif est naturellement employé : Exemples :
Dès que la cloche a sonné – pendant que la cuve se remplit
Parallèlement, « après que » et « avant que » sont naturellement dans le même ordre d’idée. Le subjonctif est ici instinctif. Marc Wilmet, quant à lui, trouve que l’emploi du subjonctif amène la langue vers la simplicité.  

Que faut-il en conclure ?

L’emploi du subjonctif ne répond pas à toutes les exigences de la correction. Cependant, il est amené à cohabiter avec l’indicatif. Dans la pratique, il est même plus usité que l’indicatif. On peut difficilement le taxer d’incorrection quand l’évolution de la langue l’a couramment adopté dans le sujet qui nous intéresse.

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