Découvrez comment résoudre certaines complexités de la langue française

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Sommaire

Selon certaines assertions, la langue française figurerait parmi les langues les plus difficiles à apprendre. Les subtilités dans les différents sens de certains mots ne sont pas pour contredire ce constat. Les exceptions à la règle compliquent encore davantage ce qui n’est déjà pas facile à gérer.

L’astuce est alors de passer en revue quelques exemples pour en expliquer la complexité. C’est, en effet, en les utilisant dans le langage de tous les jours que l’on parvient à bien les comprendre. C’est en vous exerçant à les utiliser le plus de fois possible que vous arriverez à ne plus hésiter sur l’emploi de telle graphie, de tel verbe ou de telle expression.

Mémoriser la graphie des mots

Différent / différend

Quand faut-il écrire « différent » et dans quel contexte faut-il employer « différend » ? Ces deux mots ont une orthographe correcte, mais l’écriture du -t et du -d de la fin fait toute la différence. En français l’adjectif « différent » introduit la dissemblance, la dissimilitude et la diversité entre deux choses ou deux faits comparés. « Différend », quant à lui, est un nom qui signifie « conflit », une contradiction voire une altercation entre des parties en présence.

Exemples :

Cette pièce est tout à fait différente de cette autre pièce, non seulement par la couleur, mais aussi par sa forme.

Le différend qui oppose les deux gouvernements a fini par dégénérer en une guerre des frontières.

Raisonner / résonner

Faut-il écrire « raisonner » ou « résonner » ? Quoique les deux locutions se prononcent de la même façon, leurs sens n’ont rien de commun.

Exemples :

Leurs parents n’ont jamais cessé de tenter de les raisonner, mais les deux frères n’en ont jamais fait qu’à leur tête. [Les parents veulent leur faire entendre raison. Ils veulent les amener à la raison – Le verbe raisonner vient du substantif raison].

Sur une guitare, le bois d’acacia ne peut pas résonner comme le ferait du bois de rose. [Le bois de rose renvoie mieux le son et remplit bien son rôle de caisse de résonnance – Le verbe résonner vient du substantif son].

Fatigant / fatiguant

Quand faut-il écrire « fatiguant » et non « fatigant » ? Si les deux orthographes viennent du verbe fatiguer, leur emploi est nuancé.

Exemples :

C’est fatigant de devoir faire la queue à chaque fois que l’on veut acheter quelque chose. [Fatigant est ici un adjectif dérivé du verbe fatiguer et perd ainsi le -u à l’instar des autres verbes tels que fringuer, naviguer, extravaguer].

Ce n’est pas en fatiguant le chien que tu vas espérer de le dissuader de te suivre. [Fatiguant est ici le participe présent du verbe fatiguer. En mode participe, il garde alors le -u].

Le hibou / l’hibou

On hésite souvent pour savoir s’il faut écrire « le hibou » ou « l’hibou ». Il faut alors savoir que le -h aspiré de certains mots comme « haricot, hérisson ou hublot » interdit la liaison. De fait, qu’ils soient au singulier ou au pluriel, ces mots doivent être prononcés séparément du mot précédent. On dira donc – et on écrira –  « le hibou », tout comme on dira – et on écrira –  « les hublots » ou « le hérisson » sans liaison avec l’article.

Bien sûr / biensur

Quelle est l’orthographe correcte, « bien sûr » ou « biensur » ? Quoique le code du texto soit vulgarisé à tout le monde francophone, biensur reste un barbarisme et l’orthographe correcte reste « bien sûr ».

Exemples :

Bien sûr que j’ai eu beaucoup de peine en le voyant partir.

Puis-je m’asseoir ? – Bien sûr !

Dans ces exemples, cet adverbe signifie « bien évidemment » ou encore « naturellement ». Dans d’autres cas, « bien sûr » peut être une interjection qui veut dire alors « je te l’assure, je te promets ».

Exemple :

Je ne pourrais sans doute pas l’essayer avec tout ce monde ? – Mais bien sûr que si !

Tant pis / tampis

Dans le même ordre d’idée, si le langage du texto tend à faire le raccourci en écrivant « tampis » pour « tant pis », seule la seconde locution est correcte.

Exemple :

Il n’y a plus de grives ? Tant pis, on mangera des merles ! [Cette interjection signifie qu’on ne peut rien y changer alors on doit se faire une raison].

Majuscule / minuscule

On hésite souvent pour savoir s’il faut mettre une majuscule ou non quand on parle d’une langue ou d’une nationalité. La règle est que pour l’adjectif relatif à une langue ou à un pays, on n’utilise pas la majuscule.

Exemples :

Le pavillon français flotte sur ce bâtiment de guerre.

Le parlement indien a voté pour cette loi.

Quand il s’agit de personnes, la majuscule est de rigueur.

Exemples :

Les Africains ont encore beaucoup de problèmes à régler dans leurs frontières.

L’Italien a la réputation d’être sentimental.

Quoique / quoi que

Comment reconnaître quand il faut employer « quoi que » et quand il faut employer « quoique » ?

Quoi que je fasse, je n’arrive pas à extraire ce ressort de cette pièce. [Peu importe la manière que j’emploie et les outils que j’utilise, le ressort ne veut pas sortir]. On peut continuer les exemples par « Quoi que tu entreprennes, pense à toujours être ponctuel » ou encore « Quoi qu’il advienne, je serai toujours auprès de toi ».

Quoique le soleil soit haut dans le ciel, le froid est toujours bien présent. [Même si le soleil brille de tous ses feux, il fait toujours froid]. A titre d’exemples supplémentaires : « Quoique l’équipe adverse soit de niveau très moyen, il serait imprudent de la sous-estimer ».

Tâche / tache

Quelle différence doit-on faire entre « tâche » et « tache » ? En français les deux locutions se prononcent exactement de la même manière, mais leurs sens sont tout à fait différents. « Tâche » avec l’accent circonflexe veut dire une activité, une fonction ou une besogne, tandis que « tache » sans accent veut dire marque, salissure ou souillure.

Exemples :

La tâche qui nous attend n’est pas facile pour régler ce problème.

Je ne comprends pas très bien la tâche à faire avant midi.

Votre copie est pleine de taches, vous ne pourriez pas faire plus attention ?

Cette tache est impossible à enlever, il faudra se résigner à jeter ce chandail.

Avenir / à venir

« Avenir » ou « à venir », encore deux locutions qui prêtent à confusion, mais peuvent bien se distinguer quand on regarde de plus près le sens que l’on veut leur donner.

Quoique les deux homophones annoncent quelque chose qui n’a pas encore lieu, la nuance est dans le sens qu’on leur donne. Quand on emploie la locution « à l’avenir », c’est pour signifier un ordre ou un souhait teinté de contrainte pour une action qui doit se passer au futur. La locution « à venir », quant à elle, exprime quelque chose qui devrait se passer mais de façon encore incertaine.

Exemples :

A l’avenir, nous ne délivrerons plus de laissez-passer que sur présentation de carte d’identité.

A l’avenir, pourriez-vous ne pas mentionner mon nom dans les réseaux sociaux, s’il vous plaît ?

On se prépare déjà pour les bons moments à venir.

Pour les problèmes à venir, le mieux est de contacter les responsables de chaque département.

a venir

Croit / croît

Quelle est la forme juste entre « croit » et « croît » ? Les deux locutions sont correctes. L’accent circonflexe est bien évidemment l’origine de la distinction entre ces deux homophones. « Croit » sans accent vient du verbe croire tandis que « croît » avec l’accent circonflexe vient du verbe croître. En creusant davantage, on s’aperçoit que le nom de la même famille que « croit » est croyance tandis que celui de la même famille que « croît » est croissance. De fait, les exemples ci-après deviennent clairs.

Exemples :

Il croit en la résurrection de Jésus, c’est un croyant fervent.

Mauvaise herbe croît toujours.

Repaire / repère

Quand il s’agit d’une cache ou d’un endroit secret où se terrent généralement des personnages aux mœurs douteuses, on parle de « repaire ». Quand il s’agit de point focal ou d’un emplacement témoin par rapport à une disposition, on emploie plutôt le mot « repère ».

Exemples :

La police a investi le repaire des faussaires et tous les bandits ont été enchaînés pour être emmenés au poste.

Ne ratez surtout pas le repère du coin de la rue, car c’est ce qui vous montrera le chemin vers la maison.

Prodigue / prodige

Quand quelqu’un dépense des sommes folles, on dit que c’est une personne « prodigue ». Quand quelqu’un fait quelque chose qui dépasse l’entendement, on dit que ça tient du « prodige ». Ainsi, la différence est marquée par le -u qui change aussi bien le sens que la prononciation des mots.

Exemples :

Le retour du fils prodigue est une parabole renouvelée à chaque génération.

Le garçon prodige a répondu à toutes les colles qui ont fait tomber une collection d’intellectuels adultes.

Quelque / quel que

En français il ne faut pas confondre « quelque » en un seul mot et « quel que » en deux mots. Quoiqu’ils se prononcent de la même manière, ils introduisent des phrases différentes.

Exemples :

Quel que soit le verdict, on sait que la population ne s’y conformera pas.

Quelle que soit sa décision, tu dois t’y conformer.

Quelque pauvre qu’il ait pu être, il n’a jamais vendu son âme au diable.

Les paronymes à maîtriser

À l’attention de / à l’intention de

La confusion est vite consommée quand il faut écrire « à l’attention de » au lieu de « à l’intention de ».  A l’oral, le pas est vite franchi. Quand une lettre est adressée à une personne précise, on emploie « à l’attention de ».

Exemple :

 C’est une lettre envoyée à l’attention de Monsieur le Maire.

La locution « à l’intention de » exprime un effort pour un certain objectif.

Exemple :

Cette fête a été organisée à l’intention des élèves qui ont réussi leur année scolaire. [On peut donc comprendre ici que la fête a été organisée en l’honneur des élèves méritants].

Au temps pour moi / autant pour moi

Quand il s’agit d’une quantité de quelque chose, celui ou celle qui veut la même part que celle de la personne précédente dira « autant pour moi ».

Exemple :

Combien Jean a-t-il pris de doughnuts ? – Trois. – Autant pour moi !

Pour signifier que l’on s’est trompé et que l’on reconnaît l’erreur, on emploiera « au temps pour moi ».

Exemple :

Je me suis fait des idées bien préconçues à propos de cette personne. – Au temps pour moi !

La plus belle / le plus belle

Quoique cela paraisse plutôt bizarre, la locution française « le plus belle » est correcte. Le superlatif de belle reste la plus belle, mais dans l’expression suivante, le superlatif est juste focalisé sur l’adverbe :

Ma cousine est la plus belle des jeunes filles du village et quand elle lâche ses cheveux, elle est le plus belle.

Au terme de / en termes de

Il ne faut pas confondre l’expression « en termes de » avec « au terme de », car leurs significations n’ont rien de commun.

Exemple :

Votre département est privilégié en termes d’équipement et de financement.

Le constat se rapporte aux avantages du département en ce qui concerne l’équipement et le financement. L’emploi correct de « en termes de » signifie « dans le langage utilisé dans le domaine de », mais dans le langage courant, l’expression veut dire « en matière de, sur le plan de, en ce qui concerne ».

Exemple :

Au terme de ce parcours, vous serez gratifié d’un diplôme.

Au terme de signifie donc dans cet exemple « à la fin de », « à l’achèvement de ».

À petit feu / à petits feux

Faut-il mettre l’expression « à petit feu » au singulier ou « à petits feux » au pluriel ? Les deux formes sont acceptées quoiqu’il soit plus courant de le mettre au singulier dans certaines circonstances. Le pluriel sert plutôt dans le comptage.

Exemples :

On peut dire que les victimes du cancer meurent à petit feu. [La dégradation de leur santé est pénible et lente.]

Cette cuisinière à gaz a trois petits feux. [C’est juste une question de nombre, alors le pluriel est de mise.]

Ce qui paraît / à ce qu’il paraît

Dans le langage de tous les jours, la frontière semble mince entre la prononciation de « ce qui paraît » et « ce qu’il paraît ». Pourtant, une grande différence existe entre les deux locutions dans les significations qu’elles présentent.

Exemples :

L’incident est clos, ce qui paraît plutôt évident après les conclusions qu’on a prises.

Le contrat est résilié, ce qui paraît logique puisque l’autre partie n’a jamais honoré ses engagements.

La phrase signifie un fait bien établi introduit par la locution « ce qui paraît ». L’idée est plus qu’une assertion, c’est la relation d’un fait.

Dans l’expression « ce qu’il paraît », le doute est encore très présent. Il semble que ce soit cela, quoiqu’une affirmation ne peut pas être émise.

Exemple :

Les employés vont incessamment toucher leur prime, à ce qu’il paraît.

Des usages et des accords grammaticaux atypiques

Elle a l’air heureux / elle a l’air heureuse

Quand vous écrivez « Ma mère a l’air heureuse », ne faudrait-il pas mettre « Ma mère a l’air heureux » ? Les deux expressions sont correctes suivant le sens que l’on donne au verbe avoir dans la phrase.

Exemples :

Cette bâtisse a l’air abandonnée : ici, le verbe avoir est employé dans le sens de sembler ou paraître. De fait, l’adjectif qui suit s’accorde en genre et en nombre avec le sujet.

Ces pommes ont l’air blettes.

L’adjectif ne s’accorde pas quand le verbe avoir a le sens de prendre.

Exemples :

Ces histoires ont l’air farfelu

La villa a l’air somptueux.

Vive les vacances / vivent les vacances

« Vive les vacances » ou « vivent les vacances », quelle est la forme correcte ? Les deux tournures sont acceptées, car pour signifier un désir ou un souhait, le verbe s’accorde avec le sujet.

Exemple :

Il ne reste plus que quelques jours de classe et vivent les vacances.

Quand l’expression est émise à la manière d’une proposition exclamative, le verbe ne s’accorde pas.

Exemples :

Vive les relations amicales entre nos deux pays !

Vive les saucissons/vacances !

Masculin / féminin

L’emploi du mot « gens » demande beaucoup de discernement aussi. Les adjectifs placés devant le nom « gens » se mettent généralement au féminin.

Exemples :

Oyez, bonnes gens !

Ce village est peuplé d’accueillantes gens.

S’il y a une virgule entre le mot « gens » et l’adjectif qui le précède, l’adjectif se met au masculin.

Exemple :

Dépités, les gens n’eurent plus qu’à rentrer.

Placé après le mot « gens », l’adjectif se met également au masculin.

Exemple :

Ils sont tout sauf des gens déloyaux.

Toilettes handicapés / toilettes handicapées

Faut-il écrire en français « toilettes handicapés » ou « toilettes handicapées » ? On a ici une tournure où « handicapés » n’est pas un adjectif, mais un substantif. En fait, la formule complète est « toilettes pour handicapés », mais pour faire plus court, on n’écrit que « toilettes handicapés ».

Comme ce n’est pas un adjectif, l’accord ne se fait donc ni sur le nombre ni sur le genre. C’est le même raisonnement pour « voitures handicapés » ou encore « parking handicapés ».

Quand employer « année » et dans quel contexte on emploiera « an » ? D’une manière générale, « année » se réfère à la période d’une activité ou un moment particulier tandis que « an » est utilisé pour préciser une date ou un âge. D’habitude, il est juxtaposé avec un adjectif numéral.

Exemples :

Jean a 4 ans.

Cela fait dix ans que j’attends d’être promu.

Je vais m’offrir une année sabbatique après ces longs mois de corvée.

L’année scolaire est toujours perçue trop longue par les élèves et trop courte par les enseignants.

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Selon certaines assertions, la langue française figurerait parmi les langues les plus difficiles à apprendre. Les subtilités dans les différents sens de certains mots ne sont pas pour contredire ce constat. Les exceptions à la règle compliquent encore davantage ce qui n’est déjà pas facile à gérer.

L’astuce est alors de passer en revue quelques exemples pour en expliquer la complexité. C’est, en effet, en les utilisant dans le langage de tous les jours que l’on parvient à bien les comprendre. C’est en vous exerçant à les utiliser le plus de fois possible que vous arriverez à ne plus hésiter sur l’emploi de telle graphie, de tel verbe ou de telle expression.

Mémoriser la graphie des mots

Différent / différend

Quand faut-il écrire « différent » et dans quel contexte faut-il employer « différend » ? Ces deux mots ont une orthographe correcte, mais l’écriture du -t et du -d de la fin fait toute la différence. En français l’adjectif « différent » introduit la dissemblance, la dissimilitude et la diversité entre deux choses ou deux faits comparés. « Différend », quant à lui, est un nom qui signifie « conflit », une contradiction voire une altercation entre des parties en présence.

Exemples :

Cette pièce est tout à fait différente de cette autre pièce, non seulement par la couleur, mais aussi par sa forme.

Le différend qui oppose les deux gouvernements a fini par dégénérer en une guerre des frontières.

Raisonner / résonner

Faut-il écrire « raisonner » ou « résonner » ? Quoique les deux locutions se prononcent de la même façon, leurs sens n’ont rien de commun.

Exemples :

Leurs parents n’ont jamais cessé de tenter de les raisonner, mais les deux frères n’en ont jamais fait qu’à leur tête. [Les parents veulent leur faire entendre raison. Ils veulent les amener à la raison – Le verbe raisonner vient du substantif raison].

Sur une guitare, le bois d’acacia ne peut pas résonner comme le ferait du bois de rose. [Le bois de rose renvoie mieux le son et remplit bien son rôle de caisse de résonnance – Le verbe résonner vient du substantif son].

Fatigant / fatiguant

Quand faut-il écrire « fatiguant » et non « fatigant » ? Si les deux orthographes viennent du verbe fatiguer, leur emploi est nuancé.

Exemples :

C’est fatigant de devoir faire la queue à chaque fois que l’on veut acheter quelque chose. [Fatigant est ici un adjectif dérivé du verbe fatiguer et perd ainsi le -u à l’instar des autres verbes tels que fringuer, naviguer, extravaguer].

Ce n’est pas en fatiguant le chien que tu vas espérer de le dissuader de te suivre. [Fatiguant est ici le participe présent du verbe fatiguer. En mode participe, il garde alors le -u].

Le hibou / l’hibou

On hésite souvent pour savoir s’il faut écrire « le hibou » ou « l’hibou ». Il faut alors savoir que le -h aspiré de certains mots comme « haricot, hérisson ou hublot » interdit la liaison. De fait, qu’ils soient au singulier ou au pluriel, ces mots doivent être prononcés séparément du mot précédent. On dira donc – et on écrira –  « le hibou », tout comme on dira – et on écrira –  « les hublots » ou « le hérisson » sans liaison avec l’article.

Bien sûr / biensur

Quelle est l’orthographe correcte, « bien sûr » ou « biensur » ? Quoique le code du texto soit vulgarisé à tout le monde francophone, biensur reste un barbarisme et l’orthographe correcte reste « bien sûr ».

Exemples :

Bien sûr que j’ai eu beaucoup de peine en le voyant partir.

Puis-je m’asseoir ? – Bien sûr !

Dans ces exemples, cet adverbe signifie « bien évidemment » ou encore « naturellement ». Dans d’autres cas, « bien sûr » peut être une interjection qui veut dire alors « je te l’assure, je te promets ».

Exemple :

Je ne pourrais sans doute pas l’essayer avec tout ce monde ? – Mais bien sûr que si !

Tant pis / tampis

Dans le même ordre d’idée, si le langage du texto tend à faire le raccourci en écrivant « tampis » pour « tant pis », seule la seconde locution est correcte.

Exemple :

Il n’y a plus de grives ? Tant pis, on mangera des merles ! [Cette interjection signifie qu’on ne peut rien y changer alors on doit se faire une raison].

Majuscule / minuscule

On hésite souvent pour savoir s’il faut mettre une majuscule ou non quand on parle d’une langue ou d’une nationalité. La règle est que pour l’adjectif relatif à une langue ou à un pays, on n’utilise pas la majuscule.

Exemples :

Le pavillon français flotte sur ce bâtiment de guerre.

Le parlement indien a voté pour cette loi.

Quand il s’agit de personnes, la majuscule est de rigueur.

Exemples :

Les Africains ont encore beaucoup de problèmes à régler dans leurs frontières.

L’Italien a la réputation d’être sentimental.

Quoique / quoi que

Comment reconnaître quand il faut employer « quoi que » et quand il faut employer « quoique » ?

Quoi que je fasse, je n’arrive pas à extraire ce ressort de cette pièce. [Peu importe la manière que j’emploie et les outils que j’utilise, le ressort ne veut pas sortir]. On peut continuer les exemples par « Quoi que tu entreprennes, pense à toujours être ponctuel » ou encore « Quoi qu’il advienne, je serai toujours auprès de toi ».

Quoique le soleil soit haut dans le ciel, le froid est toujours bien présent. [Même si le soleil brille de tous ses feux, il fait toujours froid]. A titre d’exemples supplémentaires : « Quoique l’équipe adverse soit de niveau très moyen, il serait imprudent de la sous-estimer ».

Tâche / tache

Quelle différence doit-on faire entre « tâche » et « tache » ? En français les deux locutions se prononcent exactement de la même manière, mais leurs sens sont tout à fait différents. « Tâche » avec l’accent circonflexe veut dire une activité, une fonction ou une besogne, tandis que « tache » sans accent veut dire marque, salissure ou souillure.

Exemples :

La tâche qui nous attend n’est pas facile pour régler ce problème.

Je ne comprends pas très bien la tâche à faire avant midi.

Votre copie est pleine de taches, vous ne pourriez pas faire plus attention ?

Cette tache est impossible à enlever, il faudra se résigner à jeter ce chandail.

Avenir / à venir

« Avenir » ou « à venir », encore deux locutions qui prêtent à confusion, mais peuvent bien se distinguer quand on regarde de plus près le sens que l’on veut leur donner.

Quoique les deux homophones annoncent quelque chose qui n’a pas encore lieu, la nuance est dans le sens qu’on leur donne. Quand on emploie la locution « à l’avenir », c’est pour signifier un ordre ou un souhait teinté de contrainte pour une action qui doit se passer au futur. La locution « à venir », quant à elle, exprime quelque chose qui devrait se passer mais de façon encore incertaine.

Exemples :

A l’avenir, nous ne délivrerons plus de laissez-passer que sur présentation de carte d’identité.

A l’avenir, pourriez-vous ne pas mentionner mon nom dans les réseaux sociaux, s’il vous plaît ?

On se prépare déjà pour les bons moments à venir.

Pour les problèmes à venir, le mieux est de contacter les responsables de chaque département.

a venir

Croit / croît

Quelle est la forme juste entre « croit » et « croît » ? Les deux locutions sont correctes. L’accent circonflexe est bien évidemment l’origine de la distinction entre ces deux homophones. « Croit » sans accent vient du verbe croire tandis que « croît » avec l’accent circonflexe vient du verbe croître. En creusant davantage, on s’aperçoit que le nom de la même famille que « croit » est croyance tandis que celui de la même famille que « croît » est croissance. De fait, les exemples ci-après deviennent clairs.

Exemples :

Il croit en la résurrection de Jésus, c’est un croyant fervent.

Mauvaise herbe croît toujours.

Repaire / repère

Quand il s’agit d’une cache ou d’un endroit secret où se terrent généralement des personnages aux mœurs douteuses, on parle de « repaire ». Quand il s’agit de point focal ou d’un emplacement témoin par rapport à une disposition, on emploie plutôt le mot « repère ».

Exemples :

La police a investi le repaire des faussaires et tous les bandits ont été enchaînés pour être emmenés au poste.

Ne ratez surtout pas le repère du coin de la rue, car c’est ce qui vous montrera le chemin vers la maison.

Prodigue / prodige

Quand quelqu’un dépense des sommes folles, on dit que c’est une personne « prodigue ». Quand quelqu’un fait quelque chose qui dépasse l’entendement, on dit que ça tient du « prodige ». Ainsi, la différence est marquée par le -u qui change aussi bien le sens que la prononciation des mots.

Exemples :

Le retour du fils prodigue est une parabole renouvelée à chaque génération.

Le garçon prodige a répondu à toutes les colles qui ont fait tomber une collection d’intellectuels adultes.

Quelque / quel que

En français il ne faut pas confondre « quelque » en un seul mot et « quel que » en deux mots. Quoiqu’ils se prononcent de la même manière, ils introduisent des phrases différentes.

Exemples :

Quel que soit le verdict, on sait que la population ne s’y conformera pas.

Quelle que soit sa décision, tu dois t’y conformer.

Quelque pauvre qu’il ait pu être, il n’a jamais vendu son âme au diable.

Les paronymes à maîtriser

À l’attention de / à l’intention de

La confusion est vite consommée quand il faut écrire « à l’attention de » au lieu de « à l’intention de ».  A l’oral, le pas est vite franchi. Quand une lettre est adressée à une personne précise, on emploie « à l’attention de ».

Exemple :

 C’est une lettre envoyée à l’attention de Monsieur le Maire.

La locution « à l’intention de » exprime un effort pour un certain objectif.

Exemple :

Cette fête a été organisée à l’intention des élèves qui ont réussi leur année scolaire. [On peut donc comprendre ici que la fête a été organisée en l’honneur des élèves méritants].

Au temps pour moi / autant pour moi

Quand il s’agit d’une quantité de quelque chose, celui ou celle qui veut la même part que celle de la personne précédente dira « autant pour moi ».

Exemple :

Combien Jean a-t-il pris de doughnuts ? – Trois. – Autant pour moi !

Pour signifier que l’on s’est trompé et que l’on reconnaît l’erreur, on emploiera « au temps pour moi ».

Exemple :

Je me suis fait des idées bien préconçues à propos de cette personne. – Au temps pour moi !

La plus belle / le plus belle

Quoique cela paraisse plutôt bizarre, la locution française « le plus belle » est correcte. Le superlatif de belle reste la plus belle, mais dans l’expression suivante, le superlatif est juste focalisé sur l’adverbe :

Ma cousine est la plus belle des jeunes filles du village et quand elle lâche ses cheveux, elle est le plus belle.

Au terme de / en termes de

Il ne faut pas confondre l’expression « en termes de » avec « au terme de », car leurs significations n’ont rien de commun.

Exemple :

Votre département est privilégié en termes d’équipement et de financement.

Le constat se rapporte aux avantages du département en ce qui concerne l’équipement et le financement. L’emploi correct de « en termes de » signifie « dans le langage utilisé dans le domaine de », mais dans le langage courant, l’expression veut dire « en matière de, sur le plan de, en ce qui concerne ».

Exemple :

Au terme de ce parcours, vous serez gratifié d’un diplôme.

Au terme de signifie donc dans cet exemple « à la fin de », « à l’achèvement de ».

À petit feu / à petits feux

Faut-il mettre l’expression « à petit feu » au singulier ou « à petits feux » au pluriel ? Les deux formes sont acceptées quoiqu’il soit plus courant de le mettre au singulier dans certaines circonstances. Le pluriel sert plutôt dans le comptage.

Exemples :

On peut dire que les victimes du cancer meurent à petit feu. [La dégradation de leur santé est pénible et lente.]

Cette cuisinière à gaz a trois petits feux. [C’est juste une question de nombre, alors le pluriel est de mise.]

Ce qui paraît / à ce qu’il paraît

Dans le langage de tous les jours, la frontière semble mince entre la prononciation de « ce qui paraît » et « ce qu’il paraît ». Pourtant, une grande différence existe entre les deux locutions dans les significations qu’elles présentent.

Exemples :

L’incident est clos, ce qui paraît plutôt évident après les conclusions qu’on a prises.

Le contrat est résilié, ce qui paraît logique puisque l’autre partie n’a jamais honoré ses engagements.

La phrase signifie un fait bien établi introduit par la locution « ce qui paraît ». L’idée est plus qu’une assertion, c’est la relation d’un fait.

Dans l’expression « ce qu’il paraît », le doute est encore très présent. Il semble que ce soit cela, quoiqu’une affirmation ne peut pas être émise.

Exemple :

Les employés vont incessamment toucher leur prime, à ce qu’il paraît.

Des usages et des accords grammaticaux atypiques

Elle a l’air heureux / elle a l’air heureuse

Quand vous écrivez « Ma mère a l’air heureuse », ne faudrait-il pas mettre « Ma mère a l’air heureux » ? Les deux expressions sont correctes suivant le sens que l’on donne au verbe avoir dans la phrase.

Exemples :

Cette bâtisse a l’air abandonnée : ici, le verbe avoir est employé dans le sens de sembler ou paraître. De fait, l’adjectif qui suit s’accorde en genre et en nombre avec le sujet.

Ces pommes ont l’air blettes.

L’adjectif ne s’accorde pas quand le verbe avoir a le sens de prendre.

Exemples :

Ces histoires ont l’air farfelu

La villa a l’air somptueux.

Vive les vacances / vivent les vacances

« Vive les vacances » ou « vivent les vacances », quelle est la forme correcte ? Les deux tournures sont acceptées, car pour signifier un désir ou un souhait, le verbe s’accorde avec le sujet.

Exemple :

Il ne reste plus que quelques jours de classe et vivent les vacances.

Quand l’expression est émise à la manière d’une proposition exclamative, le verbe ne s’accorde pas.

Exemples :

Vive les relations amicales entre nos deux pays !

Vive les saucissons/vacances !

Masculin / féminin

L’emploi du mot « gens » demande beaucoup de discernement aussi. Les adjectifs placés devant le nom « gens » se mettent généralement au féminin.

Exemples :

Oyez, bonnes gens !

Ce village est peuplé d’accueillantes gens.

S’il y a une virgule entre le mot « gens » et l’adjectif qui le précède, l’adjectif se met au masculin.

Exemple :

Dépités, les gens n’eurent plus qu’à rentrer.

Placé après le mot « gens », l’adjectif se met également au masculin.

Exemple :

Ils sont tout sauf des gens déloyaux.

Toilettes handicapés / toilettes handicapées

Faut-il écrire en français « toilettes handicapés » ou « toilettes handicapées » ? On a ici une tournure où « handicapés » n’est pas un adjectif, mais un substantif. En fait, la formule complète est « toilettes pour handicapés », mais pour faire plus court, on n’écrit que « toilettes handicapés ».

Comme ce n’est pas un adjectif, l’accord ne se fait donc ni sur le nombre ni sur le genre. C’est le même raisonnement pour « voitures handicapés » ou encore « parking handicapés ».

Quand employer « année » et dans quel contexte on emploiera « an » ? D’une manière générale, « année » se réfère à la période d’une activité ou un moment particulier tandis que « an » est utilisé pour préciser une date ou un âge. D’habitude, il est juxtaposé avec un adjectif numéral.

Exemples :

Jean a 4 ans.

Cela fait dix ans que j’attends d’être promu.

Je vais m’offrir une année sabbatique après ces longs mois de corvée.

L’année scolaire est toujours perçue trop longue par les élèves et trop courte par les enseignants.

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